27 avril 2023
Lancement du projet Ocean Census
Le lancement du projet Ocean Census à Londres
Ocean Census, le programme mondial le plus vaste et le plus ambitieux de l’histoire pour accélérer à grande échelle la découverte et le recensement de la vie dans les océans, a été lancé à Londres le 27 avril 2023. Dans la continuité du soutien que la Principauté de Monaco avait apporté au projet « Census of Marine Life 2010 », la Société des Explorations de Monaco s’engage au nom de ses parties prenantes comme partenaire fondateur du projet Ocean Census.
Le public présent à la Royal Institution a appris que l’objectif de ce projet était de découvrir 100 000 nouvelles espèces marines au cours de la prochaine décennie, avant que le réchauffement climatique et la surpêche n’entraînent la disparition définitive de populations marines entières.

Un projet initié par la Nippon Foundation et Nekton
L’alliance mondiale Ocean Census a été fondée par la Nippon Foundation, la plus grande fondation philanthropique du Japon, qui s’attaque aux problèmes mondiaux par l’innovation sociale, et par Nekton, un important institut britannique de recherche marine. Les autres partenaires de cette initiative seront des scientifiques, des entreprises, des médias et des membres de la société civile. Le programme sera basé au musée d’histoire naturelle de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni.


« L’océan est un bien inestimable qui est aujourd’hui gravement menacé par le manque de gestion. »
Rupert Grey, Président de Nekton. Conférence de lancement de Ocean Census. 27 avril 2023.

Une véritable course contre la montre
Les scientifiques impliqués dans ces opérations de recensement de la vie dans les océans se lanceront dans des dizaines d’expéditions en haute mer au cours de la prochaine décennie, en tirant parti de l’évolution rapide de l’extraction de l’ADN, du séquençage des gènes, de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle pour décrire plus d’espèces, plus rapidement. Chaque nouvelle espèce découverte viendra enrichir la connaissance de « l’arbre de la vie ».
NOUS N’AVONS DÉCOUVERT QUE 10 % DE LA VIE OCÉANIQUE. NOUS NE POUVONS PAS PROTÉGER CE DONT NOUS NE SOUPÇONNONS PAS L’EXISTENCE.
7 juillet 2021
Gombessa 6 : Cap Corse
La nouvelle expédition Gombessa a débuté le 1erjuillet
Après Gombessa 5 : Planète Méditerranée en juillet 2019, c’est à nouveau à la Grande Bleue qu’est consacrée l’expédition « Gombessa 6 : Cap Corse », menée par Laurent Ballesta et l’équipe d’Andromède Océanologie. Cette nouvelle aventure à la découverte des grands fonds, entreprise en mai, est soutenue par la Principauté de Monaco, la Fondation Prince Albert II de Monaco et les Explorations de Monaco. La dernière phase débutée le 1er juillet est menée à partir de la station bathyale installée sur la barge de l’INPP, à partir de laquelle les quatre Aquanautes de Gombessa 6 exploreront les grands fonds pendant 18 jours passés à saturation. Elle prendra fin le mardi 20 juillet 2021 dans le port de Monaco, où la flottille de Gombessa 6 accostera après deux jours de traversée depuis le Cap Corse. C’est au cours de ces deux journées de navigation que s’effectuera la décompression des plongeurs à bord de la station bathyale.
Entretemps, de nouvelles pages passionnantes de la plongée sous-marine et de l’exploration de la Méditerranée auront été écrites.
Percer les secrets du Cap Corse...
Les expéditions Gombessa visent à témoigner, grâce à des méthodes de plongée innovantes, des mystères inaccessibles du monde sous-marin. Les eaux secrètes du Cap Corse et de la côte orientale en regorgent… Les motivations essentielles de cette nouvelle expédition, Laurent Ballesta et ses compagnons les puisent dans les deux objectifs majeurs qu’ils se sont fixés dans le cadre de cette nouvelle aventure :
Le premier est de mieux connaître, pour ensuite mieux la préserver, la dernière population d’anges de mer en Méditerranée française, ces requins aujourd’hui menacés qui ont donné leur nom à la Baie des Anges de Nice,
Le deuxième : résoudre l’énigme scientifique de l’origine et de la diversité des « atolls » de coralligènes profonds.

Les Atolls engloutis...
Une série de campagnes scientifiques préalables menées de 2011 à 2014 : Cap Coral, Coral Corse et MedAtolls, au Nord-Est du Cap Corse, ont révélé de nouvelles structures de formation circulaire appelées « atolls de coralligène », structures bioconstruites uniques, généralement constituées d’un noyau central de coralligène et entourées d’une couronne de rodholithes, formations en blocs de concrétions organiques, essentiellement des algues calcaires. Plus de mille atolls ont ainsi été identifiés entre 110 et 130 m de profondeur lors de ces campagnes. Ces anneaux de corail profonds n’avaient jamais été décrits auparavant et constituent de véritables monuments naturels.
En juillet 2020, lors d’une plongée de vingt-huit minutes à 120 mètres de profondeur, Laurent Ballesta a observé au sein de ces atolls profonds une biodiversité exceptionnelle, dans un état de conservation remarquable.

L'intérêt des plongées profondes
L’intérêt des plongées profondes à saturation à partir de la station bathyale, éprouvé à l’été 2019 lors de la mission Gombessa 5, va permettre, en ce mois de juillet 2021, d’exploiter les possibilités offertes par des temps de plongée prolongés pour progresser dans la résolution de l’énigme scientifique de l’origine, de la formation et de la diversité de ces atolls de coralligène profonds au large du Cap Corse. Que cachent ces formations circulaires profondes ? L’hypothèse de leur origine, liée par exemple à des formations gazeuses reste à confirmer. Gombessa 6 devrait apporter de nouveaux éléments de réponse…
Les derniers anges de mer
Specimen d’ange de mer, Squatina squatina, photographié aux Canaries en décembre 2020 © Magali Boussion
Partage de résultats
Laurent Ballesta et Julie Deter, responsable scientifique de l’expédition, ont présenté l’étude en cours en Corse et les premières observations réalisées, lors de la journée Internationale des anges de mer, le samedi 26 juin.
A l’issue de la mission, toutes les données scientifiques seront valorisées au travers le développement d’un outil de gestion pour la préservation des atolls de coralligène ainsi que la préservation de l’habitat de l’ange de mer en Corse et plus largement en Méditerranée.