25 novembre 2022
Le flotteur Argo remis par la Principauté à Maurice déployé en mer
Une mise à l'eau à 053°00.0' long. Est - 25°00.0' lat. Sud
Après l’arrivée du S.A. Agulhas II pour sa deuxième escale à Maurice le 22 novembre en tout début de matinée, l’équipe des Explorations de Monaco a organisé en début de soirée une réception qui a réuni autour de S.E. Marie Cyril Eddy Boissezon, Vice-président de la République, Président par intérim, et de Sudheer Maudhoo, Ministre de l’économie bleue, des ressources marines, des pêches et du transport maritime, une quarantaine de participants auxquels a été présenté un premier bilan des opérations menées sur le Banc de Saya de Malha. Avant cette réception, la journée entière avait été consacrée à l’accueil de nombreux scolaires. Les scientifiques Mauriciens et aussi Seychellois étaient présents pour leur expliquer leurs travaux de recherche et éveiller des vocations.
Le flotteur Argo adopté dans la matinée par les représentants de sept écoles de Maurice, a été remis par Gilles Bessero, directeur des Explorations de Monaco et Hervé Claustre, co-responsable du programme international BGC Argo, au Dr Rezah Badal, directeur général du département de l’administration et de l’exploration du plateau continental et des zones maritimes, relevant du Premier ministre. Ce flotteur, décoré par Rémi Leroy, l’un des deux artistes en résidence à bord pendant la mission, a été déployé le 25 novembre 2022 à 16h30 avec un deuxième flotteur, lors de la première station d’hydrologie du transit retour vers Le Cap en Afrique du Sud, 24 heures après le départ du navire de Maurice vers son port d’attache.
Le déploiement du flotteur Mauricien
Le flotteur remis à l’île Maurice par la Principauté de Monaco a été déployé en fin d’après-midi le 25 novembre 2022 par Céline Dimier et Vincent Taillandier, les deux membres de l’équipe BGC Argo d’Hervé Claustre, restés à bord pour mener à bien les dernières opérations de déploiement prévues sur le trajet retour vers le Cap. Au total, ce sont encore 6 flotteurs qui seront déployés sur le trajet et trois Rosettes/CTD effectuées. Une trentaine de flotteurs auront ainsi rejoint l’océan Indien et vont permettre une surveillance et un suivi beaucoup plus efficaces de cette zone, jusque-là sous-équipée avant la mission.
La journée du 22 novembre 2022 en images
4 novembre 2022
Le flotteur Argo remis par la Principauté aux Seychelles a été déployé en mer
Un déploiement effectué le 2 novembre à 1h du matin
C’est dans la nuit du 1er au 2 novembre, vers 1 heure du matin, que le flotteur BGC Argo, remis officiellement le 26 octobre dernier par la Principauté de Monaco aux Gouvernement des Seychelles, a été déployé en mer avec deux autres robots flotteurs-profiteurs multi-instrumentés, à une soixantaine de miles à l’est du banc de Saya de Malha. Ces 3 robots de nouvelle génération vont mesurer entre 0 et 2000 mètres de profondeur, et ce pendant plusieurs années, des variables physiques, chimiques et biologiques essentielles à la compréhension de l’évolution de la santé de l’océan et de sa réponse au changement climatique : la température, la salinité, le pH, les concentrations en oxygène, nitrates, chlorophylle a, les particules en suspension, ainsi que l’éclairement.
Le programme international BGC Argo vise à instrumenter l’océan avec une flotte de 1 000 robots de type flotteurs profileurs de nouvelle génération qui va venir compléter la flotte de 3000 flotteurs profiteurs dérivant déjà dans l’océan.
Depuis le début de la mission océan Indien, Hervé Claustre, co-responsable de ce programme international, a déjà déployé avec son équipe tout au long de la navigation du S.A. Agulhas II 19 flotteurs. Ces instruments très perfectionnés vont contribuer à la meilleure connaissance de cette région de l’océan Indien, jusque-là peu équipée en flotteurs.
Signatures officielles et déploiement
Lors de Son passage à Aldabra et de la délégation officielle du gouvernement Seychellois du 24 au 26 octobre 2022, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a apposé sa signature sur le flotteur remis aux Seychelles par la Principauté. Le Ministre de l’économie Bleue, Jean-Francois Ferrari, le ministre de l’Agriculture, du changement climatique et de l’environnement, M. Flavien Joubert, en ont fait de même, ainsi que Gilles Bessero, Directeur des Explorations de Monaco.

Un flotteur profileur, comment ça marche?
Largués par un navire, les flotteurs profileurs descendent lentement (10cm/sec) à la profondeur programmée, appelée profondeur « parking », où ils dérivent pendant 10 jours. Pendant la remontée, le flotteur allume ses capteurs et mesure par exemple la salinité ou la concentration en chlorophylle a. Une fois en surface, il transmet au laboratoire les données mesurées par l’intermédiaire du satellite. Le flotteur, équipé d’une carte sim, peut « téléphoner » au satellite. Le scientifique peut alors aussitôt regarder et analyser le profil vertical de ces mesures sur son ordinateur. Il peut décider de modifier la profondeur à atteindre et activer d’autres capteurs. Le flotteur replonge ensuite et va se « garer » à la profondeur voulue où il dérivera au gré des courants pendant un nouveau cycle de 10 jours.
Flotteurs adoptés
Le programme scientifique BGC Argo est prolongé par des actions pédagogiques auprès du public scolaire. depuis maintenant 10 ans, l’Institut de la Mer de Villefranche (IMEV – LOV) s’implique dans la diffusion des savoirs de l’océan à travers des actions de médiation scientifique élaborées à partir des observations recueillies par les flotteurs Argo. Dans le cadre du programme pédagogique Adopt a float, les classes peuvent ainsi effecteur un suivi des flotteurs. Depuis le début de la campagne, deux flotteurs ont ainsi été adoptés, un à la Réunion et un aux Seychelles. Ce dernier sera suivi par une classe de Perseverance Secondary School. L’adoption d’un troisième flotteur est prévue lors de la dernière escale à Maurice.
28 septembre 2020
La Principauté de Monaco soutient le programme Argo
La Principauté de Monaco soutient l’évolution multidisciplinaire du programme Argo, programme phare de l’observation de l’Océan
Depuis août 2020, la société des Explorations de Monaco collabore au développement et à la consolidation du programme Argo et de sa composante biogéochimique (BGC-Argo), dans le cadre du Système mondial d’observation de l’Océan (GOOS). Ce soutien se traduit par le financement d’un bureau de programme domicilié au Musée océanographique de Monaco et disposant d’un(e) chargé(e) de projet hébergé(e) à l’Institut de la Mer de Villefranche (IMEV) dont les tutelles sont le CNRS et Sorbonne Université. Le poste est directement rattaché au centre JCOMMOPS de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et de la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.
Le chargé de projet aura pour mission principale d’organiser le programme BGC-Argo et de développer des synergies fortes avec les autres programmes d’observations de l’Océan, en particulier sur la région Méditerranéenne. Ce financement constitue une importante contribution de la Principauté de Monaco à l’océanographie mondiale et à sa gouvernance, dans l’optique d’une gestion durable de l’Océan.

BGC-Argo : une nouvelle génération de flotteurs autonomes multidisciplinaires pour mieux comprendre l’Océan
Depuis 2000, le programme international Argo permet, sous l’égide de la COI et de l’OMM, un suivi à long terme de la température et de la salinité de l’Océan mondial grâce à des robots autonomes (flotteurs-profileurs). Les instruments font des cycles de 10 jours pendant lesquels ils sondent jusqu’à 2000 mètres de profondeur et dérivent avec les courants, puis ils remontent à la surface et transmettent leurs données par satellite avant de repartir pour une nouvelle plongée. En 2019, Argo a défini sa vision stratégique pour les 10 ans à venir en s’appuyant sur trois composantes qui, ensemble, permettront de déployer et opérer une flotte de 4000 instruments : core-Argo qui prolonge le programme initial, deep-Argo qui étend les observations vers l’Océan profond (6000 m) et Biogeochemical-Argo (BGC-Argo).
Lancé en 2016, BGC-Argo a pour objectif d’établir un réseau de 1000 flotteurs profileurs nouvelle génération mesurant six variables additionnelles essentielles à la compréhension des processus biogéochimiques et de leur évolution : concentrations de la chlorophylle, des particules en suspension, de l’oxygène dissous et du nitrate, pH et éclairement sous-marin. BGC-Argo est piloté par une instance co-présidée en France par Hervé Claustre, directeur de recherche CNRS au sein de l’IMEV et aux Etats-Unis par Ken Johnson, senior scientist au Monterey Bay Aquarium Research Institute.
Toutes les données récoltées sont mises à disposition de la communauté scientifique internationale en temps réel sous forme de « données ouvertes » (Open Data) puis sont analysées dans plusieurs laboratoires référents. Les deux responsabilités majeures du (ou de la) futur(e) chargé de projet seront de promouvoir et développer BGC-Argo au niveau international, et d’intégrer les systèmes d’observations régionaux méditerranéens.

Beaucoup de zones océaniques encore non couvertes
Pour couvrir l’ensemble de l’Océan mondial et mieux comprendre son fonctionnement et son évolution, il est nécessaire de déployer des flotteurs supplémentaires. En collaboration avec Hervé Claustre, les Explorations de Monaco prévoient d’aider au déploiement de plusieurs flotteurs dans des zones relativement mal connues, en y associant la formation d’experts locaux et en encourageant la dissémination des connaissances auprès des jeunes, notamment en soutenant l’initiative « Adopt a float ».