MISSION ENCOR 2019 – MER ROUGE
- Biodiversité, Coraux profonds, Mer Rouge, Réchauffement climatique
Étude de l’Ecologie Nutritionnelle des CORaux mésophotiques (ENCOR)
Coraux profonds
Percer les secrets de la mer Rouge
Dans le Golfe d’Aqaba, de nombreux récifs coralliens se trouvent dans la zone crépusculaire, dite mésophotique, située entre 60 et 150 mètres de fond, entre lumière et obscurité totale. La biologie de ces récifs profonds, peu accessibles, est encore peu connue. Dans le nord de la mer Rouge, ils sont particulièrement résistants au réchauffement climatique, ce qui en fait des refuges potentiels pour les coraux dans l’avenir. D’où l’importance des recherches menées.
La mission en vidéo
Une mission, quatre objectifs
- Etablir un état initial de la biodiversité des récifs profonds d’Eilat, afin de pouvoir évaluer par la suite toute évolution de cette biodiversité.
- Acquérir une meilleure connaissance de la physiologie des coraux profonds, et notamment de leur résistance à une augmentation de température.
- Comprendre comment ces coraux, notamment lorsqu’ils sont tributaires de la photosynthèse, peuvent survivre dans des environnements aussi profonds et peu éclairés.
- Rechercher dans ces récifs profonds de nouvelles espèces, encore non décrites.
Le ROV, un outil essentiel
Le robot sous-marin ou ROV (Remotely Operated Vehicle) est muni d’un bras permettant les prélèvements de coraux, d’un éclairage puissant et de caméras haute définition. C’est un robot piloté à distance par un opérateur. Il peut atteindre 1 000 m de profondeur. En l’occurrence durant cette mission, les scientifiques ont exploré une zone entre 60 et 150 mètres. Les images enregistrées sont précieuses pour recenser la biodiversité présente à ces profondeurs.
Images du ROV
Le golfe d'Aqaba, un site propice à l'étude
La topographie du golfe d’Aqaba est unique par sa profondeur, 800 mètres en son centre, et par son étroitesse. Les récifs mésophotiques sont très proches de la côte, ce qui les rend facilement accessibles pour des études scientifiques. Pendant la mission, les échantillons collectés en mer durant la journée étaient confiés à la fin de la journée à l’équipe restée à terre. Cela a permis de faire des mesures en temps réel, telles que par exemple l’observation de la photosynthèse et de la respiration des coraux.
Localisation
Ils ont dit
Une mission collaborative
Réalisée dans le golfe d’Aqaba à partir de la station marine d’Eilat (Israël), la mission ENCOR, soutenue par les Explorations de Monaco, était organisée conjointement par le Dr Christine Ferrier Pagès, responsable de l’équipe d’écophysiologie corallienne du Centre Scientifique de Monaco (CSM), et le Pr Maoz Fine de l’Institut Inter Universitaire pour les Sciences Marines d’Eilat (IUI) en Israël, dans le cadre d’une longue coopération entre ces deux entités.
Une équipe internationale
Pour mener à bien la mission, les équipes de Christine Ferrier Pages et Maoz Fine étaient entourées d’experts internationaux, dont le Pr Yehuda Benayahu, de l’Université de Tel Aviv (Israël), le Dr Ali Al-Sawalmih, directeur de la Station marine d’Aqaba (Jordanie), le Pr Joerg Wiedenmann de l’Université de Southampton (Royaume-Uni), les Dr Assaf Zvuloni et Assaf Habari du Parc Naturel d’Eilat « Coral Beach Nature Reserve »
- Dr Christine Ferrier-Pagès, Directrice de recherche du Laboratoire d’écophysiologie et écologie corallienne
- Dr Renaud Grover, Chargé de recherche,
- Dr Vanessa Bednarz, Chercheuse post-doctorante,
- Mme Cécile Rottier, technicienne supérieure.
Les recherches à venir
Les opérations en mer seront suivies d’un long travail de recherche et d’études en laboratoire, avant la phase finale de publication des résultats.
Les images enregistrées et les prélèvements effectués vont être analysés en détail et feront l’objet de différentes investigations : taxonomie, étude de la biodiversité, séquençages de l’acide désoxyribonucléique (ADN), étude de la réponse à l’évolution des conditions physico-chimiques et de la température.
Le bras téléguidé du ROV en train de prélever un morceau d'éponge rare. ©IUM/Explorations de Monaco