Même si ces cachalots sont distants de 500 m les uns des autres, leurs actions sont concertées et leurs déplacements synchrones.
Un individu qui sonde recueille des informations sur le fond et les proies qui s’y trouvent par l’écho du son qu’il émet. Ces mêmes signaux pourraient être entendus par les voisins de son Alliance*, qui écoutent dans la même direction. Ces derniers émettent aussi un son, qui donne de l’information complémentaire à celle obtenue par le premier individu. C’est un échange en direct. Il est aussi imaginable qu’ils se transmettent, les uns aux autres, des signaux décrivant ce qu’ils perçoivent. Ils pourraient en tirer un bénéfice, en qualité de perception de leur environnement : l’ensemble des échos des sons émis par les membres de l’Alliance dépasserait chaque perception individuelle.
On voit, sur les représentations 3D élaborées par l’équipe du Pr. Hervé Glotin, qu’à la suite de ces Alliances, certains cachalots suivent des trajectoires plus profondes vers -1700 m au large de Monaco. Ils balayent alors un grand volume d’eau, et capturent probablement plusieurs calmars.
* L’Alliance est un lien coopératif qui persiste au cours du temps entre les alliés. C’est un mode connu chez les grands prédateurs (lions, loups par exemples.). Le cas le plus étudié d’Alliance chez les cétacés sont les paires ou triplets de grands dauphins (Tursiops Truncatus) qui coopèrent pour différentes tâches. Une Alliance est souvent entre individus d’une même famille.
Pour les cachalots, jamais une Alliance en chasse n’avait été observée.