Mission Grèce 2025 : clap de fin sur 40 jours d’exploration en Méditerranée
Après quarante jours de navigation, de recherches et de rencontres, la Mission Grèce 2025 des Explorations de Monaco s’est achevée en laissant derrière elle une moisson de données scientifiques, d’initiatives éducatives et de coopérations renforcées en Méditerranée.
Première étape du nouveau cycle Missions Méditerranée (2025–2030), elle ouvre une trajectoire ambitieuse : comprendre, relier et protéger une mer qui fait face à des changements rapides.
Un laboratoire flottant au service de la Méditerranée
Partie de Monaco le 25 septembre 2025, la mission s’est déroulée à bord du MODX 70-01, catamaran innovant à propulsion hybride, conçu comme un véritable laboratoire scientifique, outil diplomatique et plateforme de médiation.
Au fil des escales – Athènes, Alonissos, Volos et Syros – les équipes ont mené plusieurs programmes de recherche essentiels pour mieux appréhender l’état de santé de la Méditerranée.
Parmi les projets phares :
- MAR4PAST : analyse de l’évolution des forêts de Cystoseira.
Résultat majeur : une dégradation généralisée, à l’exception notable de Piperi, au cœur de l’Aire Marine Protégée d’Alonissos, où la protection porte ses fruits. - EXOFISH-MED : suivi des espèces exotiques arrivant via le canal de Suez.
Sept espèces observées pendant la mission, illustrant l’influence des flux méridionaux. - Plancto-Med : étude du plancton, sentinelle discrète mais capitale des écosystèmes marins.
- Sailing Box : dispositif de science participative permettant de collecter des données de température, pH, salinité et oxygène en mer.
- Déploiement de deux flotteurs BGC-Argo en mer Ionienne : ils mesurent en continu la colonne d’eau jusqu’à 2 000 mètres de profondeur, avec des premiers résultats très encourageants.
- Études sur les microplastiques : le Centre Scientifique de Monaco a prélevé des sédiments marins afin d’évaluer la présence de particules de plastique dans les couches superficielles des fonds.
- Bathymétrie participative : cartographie de zones encore mal connues, rappelant que près de 80 % des fonds méditerranéens restent à explorer avec précision.
Une diplomatie environnementale active
La mission a également constitué un moment fort de coopération internationale, en particulier lors de la visite officielle de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco à Alonissos le 9 octobre.
Aux côtés des équipes scientifiques, des autorités locales et des habitants, le Souverain a échangé sur :
- la protection du phoque moine, espèce emblématique et encore vulnérable ;
- les défis posés aux aires marines protégées par le changement climatique ;
- la consolidation du dialogue scientifique, culturel et institutionnel entre Monaco et la Grèce.
Cette étape a confirmé une ambition partagée : bâtir une Méditerranée de la connaissance, de la solidarité et de l’action.
Une mission tournée vers l’éducation et le partage
La médiation scientifique a occupé une place essentielle.
L’exposition « Le Temps de l’Action – Les Aires Marines Protégées de Méditerranée », inaugurée le 3 octobre à la Fondation Eugenides à Athènes, a marqué le lancement officiel des actions de sensibilisation.
Les escales à Syros, Volos et Alonissos ont permis de sensibiliser les scolaires grâce aux ateliers Eau Vivante, développé par Plankton Planet, et Mer Méditerranée, conçu par l’Institut océanographique de Monaco. Ces sessions pédagogiques ont offert aux élèves une immersion directe dans la compréhension des écosystèmes marins et des enjeux de leur préservation.
À Alonissos, un atelier dédié a réuni pêcheurs, gardes, associations et représentants du parc, mettant en lumière l’importance d’une gestion collective des écosystèmes marins.
À Volos, des démonstrations d’outils de collecte de données (drones, capteurs, modélisation) ont permis d’initier étudiants et gestionnaires locaux aux nouvelles méthodes d’observation. Le Centre Scientifique de Monaco y a également présenté une conférence sur la pollution microplastique.
La start-up niçoise Cosma a, quant à elle, déployé son drone sous-marin pour cartographier avec précision les fonds du golfe Pagasétique.
À travers ces initiatives, la Mission Grèce a créé un véritable pont entre sciences, institutions, étudiants, enseignants et citoyens, prolongeant son impact bien au-delà de sa durée en mer.
Sessions de médiation scientifique à bord du MODX, où élèves et visiteurs découvrent les écosystèmes méditerranéens à travers l’étude du plancton et des outils d’observation utilisés lors de la Mission Grèce 2025.
Une mission fondatrice
Avec plus d’une centaine d’échantillons collectés, des centaines de participants aux ateliers et une trentaine de chercheurs, médiateurs et artistes embarqués, la Mission Grèce 2025 pose les bases d’un cycle d’explorations tourné vers l’action, l’innovation et la coopération.
Elle illustre avec force la vocation des Explorations de Monaco : observer pour comprendre, partager pour sensibiliser, et agir pour protéger.